© Elise Peroi

Monolithe tour et déployé . coton, polyester, laine . 6/12m . 2019

Pour la pièce Atla de la danseuse et chorégraphe Louise Vanneste présentée au Kunstenfestivaldesarts et aux Rencontres chorégraphiques de Seine-Saint-Denis, j’ai réalisé une oeuvre textile de soixante douze mètres carrés dont le motif est inspiré du livre “Vendredi et les limbes du Pacifique” de Michel Tournier (1), point de référence de la pièce chorégraphique elle-même.

La pièce était installée de manière monolithique en écho avec un passage du livre, celui où Robinson s’enduit de lait et rentre dans la cavité de la grotte, il fait corps avec la terre. C’est la première fois dans le livre qu’il perd la notion du temps; à sa sortie il arrête d’administrer l’île des conditions humaines. C’est un moment clef du livre, car à cet instant, se joue une métamorphose « L’intérieur en était parfaitement poli, mais curieusement tourmenté, comme le fond d’un moule destiné à informeront chose fort complexe. Cette chose, Robinson s’en doutait, c’était son propre corps, et après de nombreux essais, il finit par trouver en effet la position (…) qui lui assurait une insertion si exacte dans l’alvéole qu’il oublia les limites de son corps aussitôt qu’il l’eut adoptée. Il était suspendu dans une éternité heureuse. Speranza était un fruit mûrissant au soleil dans l’amande nue et blanche, recouverte par mille épaisseurs d’écorce, d’écale et de pelures s’appelait Robinson. »


La pièce textile Monolithe représente ce passage, elle est présentée sous une forme symbolique et non comme un décors. En pouvant pénétrer dans le décors, elle déjoue la frontalité.

(1) Michel Tournier, Vendredi ou les limbes du Pacifique, Gallimard, 29 juin 1972.

©thomas jean henri

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